Dans cet extrait de stage, vous allez entrer dans le côté technico-pédagogique (obscure ??) de la différence entre les formes omote et Ura démontrées sur l’exemple de Shiho Nage avec l’un de mes assistants Mamoun Bidon.
Les esquives fondamentales (Tai-Sabaki) peuvent être réalisées à l’intérieur ou à l’extérieur de l’axe de l’attaque. C’est la notion de omote et ura, termes japonais qui se traduisent respectivement par intérieur, positif (forme itchi (1) dans le système d’aikidô Yôshinkan) et extérieur, négatif (forme ni (2) dans le système d’aikidô Yôshinkan).
Le débutant travaille mécaniquement (sans sensation) afin d’apprendre les schémas techniques de ces déplacements (phase Shu de son apprentissage). Avec les pratiquants plus avancés, il est important d’introduire la notion de omote et ura, et surtout sa raison d’être.
Comme expliqué dans la vidéo, un exercice simple pour faire ressentir cette notion au pratiquant est de travailler sur une saisie de poignet directe avec une légère poussée ou une légère traction. Sur la poussée, le pratiquant constatera par lui même qu’il est plus facile de céder à la force en exécutant une esquive extérieure, telle que Irimi senkai. Au contraire, sur la traction il lui sera plus facile de suivre le mouvement à l’intérieur. La résultante de l’intégration de cette notion de omote et ura est donc en accord avec la maxime de Jigoro Kano sensei sur « la meilleure utilisation de l’énergie » !
Nos Sensei ne se préoccupent pas forcément de cet aspect théorique dans leur pratique et leur enseignement. Par exemple, ils exécutent indifféremment shiho-nage en forme omote ou ura en suivant instinctivement la sensation ressentie à l’instant même de la saisie. Ceci peut être très perturbant pour un débutant qui voit deux mouvements qui lui semblent fort différents!
La notion de omote et ura n’est qu’une forme de codification. Son l’objet est d’aider la progression des pratiquants en leur donnant une voie de recherche. L’objectif final de ce travail est de pouvoir ressentir en une fraction de seconde s’il faut céder à la force de l’adversaire ou bien utiliser sa force (en y ajoutant la sienne) pour exécuter la défense. Le pratiquant ne doit surtout pas s’arrêter à une connaissance « intellectualisée » (et confortable) de cette théorie. Il doit pratiquer encore et encore pour intégrer la sensation dans son corps. Seule la répétition des techniques de défense contre des attaques franches et les plus réelles possibles conduit à l’efficacité. La théorie seule conduit à l’illusion collective d’efficacité ou correspond à un type de pratique non martiale qui reste tout à fait respectable et bénéfique pour la santé. Tout est question d’objectif personnel.
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